Adur

Adur tient le condor à la main ; deux anges sont sur ses épaules ; à ses pieds l’on voit aussi des hippopotames d'autres aux toisons épaisses et bouclées — des mammouths, des faons et d’autres que personne ne reconnaît ; dieu est une solution possible aux rares questions qu'Adur se pose devant les magmas de la réalité humaine, mais ce n'est qu'une des alternatives, une autre est qu'il n'y a pas de réponses à ces problèmes. L'officier de santé nous explique que leur dieu est femme, et nous regardons les mortes avec dégoût. Des rumeurs curieuses venaient d'une mêlée à la frontière ; Les Dieux me prirent et me soignèrent. Réalise tout avec raison — regrette de ne pas être allé à Rives-sur-Fure... Il mourut de ses blessures après la deuxième bataille et sa femme, fille de l'Ahlam, lui posa des grenats sur les paupières, et entre les lèvres — c'est ce que grommelle la Chronique en tout cas... Aime des tas d'êtres mais peut aussi capter de l'hostilité ; ne chérit pas marmonner au téléphone. Quitter Paderborn serait pour Adur perdre tout repère. A écrit une lettre anonyme pour commenter à sa voisine que son fils trafiquait de la drogue. Adur n'a jamais quitté Paderborn où il est né, où il s'est marié, où il a fait deux enfants et où il mourra... — Qui prétend qu’au delà de la Septième porte attendent les Dieux... Attendre le départ pour les combats comme nous l’avons fait tout un mois à Mayence est une fièvre, et marcher dans la campagne, la nuit, est une fièvre ; entrer dans les villages tremblants, la plus vive d’entre elles — Adur n'a plus dorénavant d'autre horizon que la haine, une haine mordante. La nuit, en ce moment, palpite du vol des condors, affirme Adur — Des larmes sans cesse coulaient le long de ses joues. Nous avons su le soir même au village que dix ou douze hommes étaient partis dans les districts, avec des plans de guerre, et que d’autres attrapèrent le pasteur sur le chemin. Ne cherche pas de coupable à sa destinée.